Comme à son habitude, le charismatique Texan, inventeur du porno chic dans les années 1990 chez Gucci, a fait couler de l’encre. Nommé il y a un an président du Council of Fashion Designers of America (CFDA), il a, de par sa charge, la responsabilité de faire briller New York comme capitale de la mode et éminente rivale de Paris, Milan et Londres. Mais Tom Ford, réalisateur de A Single Man (2009), Nocturnal Animals (2016) et costumier de James Bond (sur Quantum of Solace et Skyfall), est un tournesol : son soleil se lève et se couche à Hollywood.
Quand il s’est avéré cette année que le grand raout du 7e art aurait lieu pendant la Fashion Week de New York, Ford n’a pas hésité une seule seconde et a choisi de défiler à Los Angeles. Où est le problème ? La couverture médiatique de son show a été plus qu’honorée. Avant et après l’événement lui-même. Il était presque comique de voir qu’il occupait la « une » et deux pages intérieures du supplément papier pourtant titré « Spécial New York » du référent Women’s Wear Daily distribué pendant les défilés.
Steven Kolb, directeur général du CFDA, a expliqué au New York Times que les projecteurs tournés vers le tapis rouge des Oscars et la visibilité mondiale (pour les marques) étaient « complémentaires de la Fashion Week new-yorkaise ».
Nonobstant le petit « souci » logistique du vol aller-retour pour les mannequins, les people et Anna Wintour, tout a plutôt bien fonctionné. Et Tom Ford a brillé vendredi 7 février, presque autant que les statuettes attribuées deux soirs plus tard, en alignant sur le podium Kendall Jenner – à moitié nue sous la dentelle noire –, Gigi et Bella Hadid et, assis au premier rang, Renée Zellweger, Jeff Bezos ou encore Jennifer Lopez, qui s’était déjà bien fait remarquer à la mi-temps du Super Bowl le week-end précédent…