Le 25 août sera inauguré le nouveau site, à l’endroit où Rol-Tanguy a coordonné l’insurrection de la capitale durant une semaine de l’été 1944.
C’est tout à la fin du parcours que l’émotion saisit vraiment le visiteur. Après avoir zigzagué dans le musée, il faut pousser la lourde porte blindée, se courber pour entrer dans le sas, puis descendre un escalier mal éclairé. Un boyau gris de plus de 100 marches. Des tuyaux sales sont accrochés aux murs en béton brut. Tout en bas, à 26 mètres sous terre, encore une vieille porte rouillée à franchir, et l’on se retrouve dans une sorte de bunker. Un dédale de galeries où la température ne dépasse jamais 16 degrés. Aucun meuble, sinon un central téléphonique en ruine et un « cyclo-pédaleur », un de ces vélos qui produisaient de l’électricité, par exemple pour faire fonctionner la ventilation. Dans le couloir, une indication inscrite à la va-vite en 1944 a été conservée : « PC Rol », au-dessus d’une flèche.
Bienvenue dans l’ancien poste de commandement de Rol-Tanguy, place Denfert-Rochereau (14e arrondissement), l’abri secret d’où a été coordonnée l’insurrection de Paris en août 1944. Ce lieu chargé d’histoire était jusqu’à présent demeuré invisible. Le grand public va enfin pouvoir y accéder. Soixante-quinze ans jour pour jour après la fin de l’occupation de la capitale, c’est ici que sera inauguré, le 25 août, le nouveau Musée de la Libération de Paris. Avec ses salles d’exposition au rez-de-chaussée, et son trésor : ce PC militaire en sous-sol, que les curieux pourront découvrir par groupes de 18 personnes au maximum, et sur inscription.
Le Musée de la Libération de Paris existait déjà à Montparnasse depuis 1994. Il rassemblait d’intéressantes pièces sur le général Philippe Leclerc de Hauteclocque et sur Jean Moulin. Mais son emplacement, sur la dalle au-dessus de la gare, le rendait difficile à trouver. Le public n’était pas au rendez-vous. A peine 10 000 à 14 000 visiteurs par an, surtout des groupes scolaires. « C’était insuffisant par rapport aux ambitions de la Ville », reconnaît la directrice, Sylvie Zaidman.