Le projet de LGV Bordeaux-Toulouse avance à toute petite vitesse

Malgré des progrès récents et le soutien affiché de l’Etat et de la SNCF, des incertitudes planent sur le financement de cette ligne à grande vitesse estimée à 10 milliards d’euros, objet de fortes tensions politiques locales.

Désirée par les uns, honnie par les autres, bloquée par le président de la République Emmanuel Macron au début du quinquennat, relancée par le même en septembre, la future ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse-Dax fait le yoyo entre avancées et reculs.

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Le projet, initié il y a quinze ans, vient pourtant de faire en quelques jours plusieurs pas importants vers sa concrétisation, à travers l’engagement public de la SNCF et le vote favorable de la métropole de Bordeaux. Mais le chemin risque d’être encore long, tant les incertitudes sur le financement paraissent nombreuses et les oppositions arc-boutées.

Mais de quoi parlons-nous ? Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), un chantier majeur de LGV, doit relier Bordeaux à Toulouse d’une part et Bordeaux à Dax (Landes) d’autre part, soit 327 kilomètres de voies nouvelles, qui mettront Paris à trois heures et quinze minutes de Toulouse et de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). La construction à travers la Gascogne agricole, viticole et forestière devrait coûter la bagatelle de 10 milliards d’euros (14 milliards en intégrant les effets inflationnistes se cumulant au cours des années de construction).

Le moment est crucial. Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, s’est prononcé publiquement, mercredi 24 novembre, en faveur du projet au nom de « l’enjeu climatique ». Les études d’avant-projet sommaire sont achevées, faisant place à l’avant-projet détaillé, mais qui, lui, ne pourra se lancer sans la certitude que le financement est bouclé. Le budget du projet a été défini dans ses grandes lignes : 4 milliards d’euros seront payés par l’Etat – un financement déjà programmé –, 4 milliards par les collectivités locales et 2 milliards par l’Union européenne (UE).

Oppositions côté aquitain

Mais ces deux derniers points sont encore loin d’être garantis. Et ils font l’objet d’un bras de fer entre les « pour » et les « contre », entre ceux qui refusent de dépenser 30 millions d’euros du kilomètre pour une infrastructure quelle qu’elle soit et ceux qui justifient l’investissement par les progrès économiques et environnementaux qu’il apporte. Les oppositions se concentrent plutôt côté aquitain.

A la métropole de Bordeaux, ce 25 novembre, les débats, houleux, sur l’adhésion à la société de financement du GPSO ont duré presque quatre heures. A l’issue, l’assemblée métropolitaine a dit oui à une participation de la collectivité à hauteur de 354 millions d’euros par 62 voix contre 38. Mais la tension reste vive dans l’assemblée. Son président (Parti socialiste, PS), Alain Anziani, soutient la LGV, tandis que le premier vice-président, le maire Europe Ecologie-Les Verts de Bordeaux, Pierre Hurmic, est radicalement contre, préférant un réaménagement des lignes existantes.

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